Ulla Bleue

Cher A.

Lors de mon public dance poetry de hier matin surgit une chanson de Deathcab for Cutie “I’ll follow you into the dark” de ma play liste, chanson à un rythme plutôt enjoué mais au contenu triste, une chanson d’amour. Cela a donné un ton à ma journée qui m'a ramené à cette nouvelle réalité que j'avais un peu écarté pendant deux jours. Plus tard dans l’après-midi je passe en vélo devant le centre médical pour donner un chèque qu’ils m’avaient réclamé à deux reprises sauf que celui près chez moi était fermé à cause du virus. Seulement celui du centre de la ville reste ouvert durant cette période indéterminé. La personne à l’accueil me regardait comme si j’étais une extraterrestre avec mon chèque alors que c’était elle en son uniforme en plastique et son masque qui semblait venir d’une autre planète. Une semaine auparavant cet endroit était un autre. Sa combinaison en plastique m’inspira un profond malaise, le sentiment d’être en danger à l’air libre…comme si l’air était infecté. Le soir pour me mettre à l’aise j’ai mis mon pull mohair blanc ajouré, doux et chaud malgré ses trous. Puis je me glisse dans mes nouveaux draps tout doux aussi et malgré mon réveil ce matin vers six heures je profite de cette douceur encore deux heures de plus comme finalement durant la journée j’ai du mal à m’arrêter de bouger et de faire des choses. Ce matin lors de ma course danse, un ciel bleu épais et radieux, puis sous ma douche je me rends compte que je préfère l’eau plutôt tiède que chaude sur mon corps et laisse couler pendant de longues minutes. Sensation que je n’avais jusqu’alors pas remarqué. J’écoute Ulla von Brandenburg sur France Culture parler de son exposition au Palais de Tokyo “Le milieu est Bleu”, exposition qui maintenant est fermée. Elle parle du fait que le tissu est la première matière qui nous touche quand on est bébé, que le tissu est aussi un matériau qui peut pendre les empreintes, les informations des corps. Son accent allemand me fait du bien.